Le Feutre

L’histoire du plus vieux textile au monde

 
 
 

Je suis Anaïs Antonio,

créatrice de lafondamentale


Les informations qui figurent dans ce sujet ont été glanées auprès de nombreux articles cités en fin de chaque paragraphe, et parus sur la thématique au cours des dernières années.

Ils ont été remaniés, enrichis et parfois traduits par lafondamentale.


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Temps de lecture du sujet : 21min 34s


Un matériau populaire

 

Considéré comme le plus ancien textile connu au monde, le feutre est un textile issu d’un procédé millénaire dont la matière première est principalement la laine de mouton.

En effet, les premières traces de feutre que nous avons trouvé datent de l’époque du Néolithique, c’est-à-dire entre 6000 et 2200 ans avant notre ère. Cependant, on estime que les origines du feutre remontent sans doute au paléolithique moyen (100.000 ans avant J.C.), à l'époque où l'homme fuyait le refroidissement climatique en se réfugiant dans des grottes et en se protégeant à l’aide des fourrures des bêtes qu'il chassait. Il lui suffisait alors de dormir sur une fourrure pour, avec le temps, la feutrer.

Ce textile est l’un des seuls textiles à être obtenu par un procédé non-tissé, c’est-à-dire à l’aide d’un procédé non issu du croisement entre des fils de la chaîne et de la trame. Ce matériau, léger, se prête au moulage grâce à l’utilisation de la vapeur et de la pression.

Cette transformation de la laine en feutre a permis la création de plusieurs objets usés au quotidien: tapis, chapeaux, chaussures, yourtes, etc. Autant d’objets fonctionnels que décoratifs qui ont été confectionnés en feutre à travers le monde et à travers les époques.


> Extrait de l’article A Mouzon, la très longue histoire du feutre publié par le journal Les Echos


 

La transformation de la laine

Avant d’être apte à produire du feutre, la laine doit passer par plusieurs étapes de transformation.

La récolte des fibres

La tonte s'effectue généralement une fois par an. Un bon tondeur déshabille un mouton en quelques minutes. C'est un acte essentiel pour le bien-être des animaux. Le poids d'une toison varie de 1 à 5 kg en moyenne. Après la tonte, les toisons sont triées puis pressées en grosses balles pour l'expédition.

Le lavage

Au lavage, la laine perd de 35 à 65% de son poids. Les graisses naturelles (que l’on nomme la lanoline) et les matières minérales et organiques sont éliminées. Le lavage s'effectue avec de l'eau chaude (50-55°C), un savon biodégradable, de la soude. La laine est ensuite rincée généreusement, essorée puis séchée. Les eaux de lavage peuvent être décantées et les boues restantes épandues sur les champs.

Le cardage

Les fibres de laine sont humidifiées avec un mélange d’eau et d’huile afin de permettre aux fibres de glisser plus facilement. Au cours du cardage, les fibres sont ainsi peignées (parallelisées), la plupart des impuretés végétales étant ainsi éliminées. La laine sort alors sous la forme d'un voile très fin qui est ensuite enroulé en nappes, condensé en une mèche ou découpé en “préfils”.

La tonte d’un mouton, source

Le lavage de la laine, source

 

De la laine avant et après le cardage, source


> Extrait de l’article Les étapes de transformation de la laine du site ATELIER Laines d’Europe


 

Les différentes procédés pour obtenir du feutre

Une fois que la laine est passé par les différentes étapes de transformation, le feutre peut être enfin réalisé. Il existe plusieurs façons de fabriquer du feutre. Le feutrage à l’eau, qui est le moyen le plus traditionnel, le sécrétage, qui est une technique qui ne s’utilise plus et le feutrage à l’aiguille, qui est surtout utilisé dans le processus de fabrication industriel du feutre.

  • Cette technique traditionnelle est pratiquée depuis la nuit des temps, c’est la façon de feutrer de la laine la plus ancienne qui existe.

    Dans les différentes techniques utilisées pour obtenir du feutre, le mélange d’eau tiède et de savon provoque l’ouverture des écailles de la cuticule de la laine. En pressant les fibres de laine les unes contre les autres que les écailles s’entremêlent à un niveau microscopique et de façon irréversible. La pièce rétrécit, et se transforme en un textile compact.

    Cette première méthode pour faire feutrer la laine consiste à l’imbiber d’eau chaude et de la malaxer. Le savon par son apport alcalin pousse les écailles des fibres à s’ouvrir et accélère ainsi le processus. 

    Ensuite, il faut empiler les fibres de laine en plusieurs couches en croisant les fibres en essayant de créer une épaisseur constante avant d’humidifier le textile, à l’eau chaude, en alternant avec de l’eau chaude et froide, ou en y ajoutant du savon.

    Ensuite il faut frotter la laine, doucement, patiemment, en augmentant très progressivement la pression sur l’ouvrage.

    Seuls certains types de fibres peuvent être feutrés à l’eau. La plupart des types de toison, dont ceux tirés de l’alpaga ou du mouton mérinos, peuvent être soumises au processus de feutrage humide. On peut aussi utiliser le mohair (laine de chèvre), de l’angora (poils de lapin) ou des poils de rongeurs tels que les castors et les rats musqués. Ces types de fibres sont recouvertes de minuscules écailles, semblables à celles trouvées sur le cheveu humain. Les fibres végétales et les fibres synthétiques ne feutrent donc pas en utilisant cette technique.

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    > Extraits de l’article “Feutrage à l’aiguille ou feutrage à l’eau, quelle technique choisir ?” du blog Zaichik et de l’article sur Le Feutre de la plateforme HISOUR

  • Inventé au milieu du XVIIe siècle et utilisé jusqu’au milieu du XXe siècle, un procédé appelé « le sécrétage » était utilisé dans la fabrication de feutre de bonne qualité pour la confection des chapeaux d’homme.

    Les peaux de castor, de lapin ou de lièvre étaient traitées avec une solution de nitrate mercurique. Les peaux étaient séchées dans un four où la fine fourrure sur les côtés prenait une teinte orange.

    Les peaux étaient ensuite étirées et la peau découpée en fins lambeaux, la toison se détachant complètement. La fourrure était soufflée dans une passoire en forme de cône puis traitée à l’eau chaude pour la renforcer. Le cône se détachait et passait à travers des rouleaux afin de feutrer la fourrure. Ces « cagoules » étaient ensuite teintées et moulées afin de concevoir des chapeaux. 

    Les solutions toxiques du sécrétage et les vapeurs produites par celle-ci ont entraîné de nombreux cas d’intoxication au mercure chez les chapeliers. La langue française en conservera l’origine de l’expression « fou comme un chapelier » qui avait été utilisée à des fins humoristiques par Lewis Carroll dans le chapitre « A Mad Tea Party » de son illustre roman “Alice au Pays des Merveilles”.

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    > Extraits de l’article sur Le Feutre de la plateforme HISOUR

  • Le feutrage à l’aiguille est une méthode permettant de créer des objets en feutre sans utiliser d’eau. Les aiguilles à feutrer utilisées pour la sculpture en 3D, les bijoux et les ornements possèdent des encoches le long du corps de l’aiguille qui capturent les fibres et les emmêlent afin de produire du feutre.

    Il existe de nombreuses tailles et types d’aiguilles à feutrer pour des utilisations différentes pendant le travail. Le feutrage à l’aiguille est utilisé dans les processus industriels ainsi que dans la fabrication individuelle.

    Les aiguilles à feutrer utilisées pour l’artisanat sont souvent des aiguilles très fines, parfois montées dans des supports permettant à l’usager de se servir de deux aiguilles ou plus à la fois pour sculpter des formes et des objets.

    À tout moment, de nouvelles couleurs de fibres peut être ajoutée à l’ouvrage afin de les intégrer au projet.

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    > Extraits de l’article sur Le Feutre de la plateforme HISOUR


> Extraits de l’article “Feutrage à l’aiguille ou feutrage à l’eau, quelle technique choisir ?” du blog Zaichik et de l’article sur Le Feutre de la plateforme HISOUR

> Extraits de l’article sur Le Feutre de la plateforme HISOUR

> Extraits de l’article sur Le Feutre de la plateforme HISOUR


 

Feutrage à l’eau traditionnel de Mongolie, photographié par Bayar Balgantseren en 2019, source

Le Chapelier Fou, illustration de John Tenniel

Illustration de trois aiguilles utilisées couramment pour le feutrage, source

 
 

Un homme soufi practiquant la Samā‘ qui porte le châpeau traditionnel fait en feutre, source

Des hommes soufis practiquant la Samā‘ qui portent le châpeau traditionnel fait en feutre, source


 

Les propriétés du feutre

Ce textile non-tissé présente un grand nombre d’avantages. C’est précisément pour cette raison que le feutre est utilisé dans plusieurs domaines, comme ceux de la mode, la construction, l’industries automobile, sidérurgique, etc.

En effet, le feutre est un textile qui :

  • est résistant aux produits chimiques

  • est un retardateur de flamme

  • est autoextinguible

  • est résistant à l’usure

  • se découpe et demeure à bord net

  • possède une certaine souplesse

  • se travaille selon différentes épaisseurs

  • est une ressource renouvelable et respectueuse de l’environnement

  • isole de la chaleur et du froid

  • isole du son

  • isole les vibrations

  • est imperméable

  • évacue l’humidité

  • est antistatique

  • a une longue durée de vie

  • ne s’effiloche pas

  • ne se déforme pas facilement

D’autre part, la feutrine ou le feutre permet de réduire l’humidité liée à la transpiration et au frottement qui entrainent généralement une agglomération des fibres de la laine.

Impression 3D à base de feutre, source

Impression 3D à base de feutre, source

 

 

Tapis de selle décoré d'un motif, République de l'Altaï, 5e-4e siècle av J.C., source

Cigne, République de l'Altaï, 5e-4e siècle av J.C., source

Le feutre à travers les époques et les pays

 

Les premiers spécimens de feutres qui ont été retrouvés datent de l’époque du Néolithique, c’est-à-dire, entre 6000 et 2200 ans avant notre ère.

Ainsi, le feutre apparaît à l’époque où la toison des bêtes est utilisée par les hommes pour se couvrir, ces derniers enroulent des morceaux de feutre autour de leurs pieds ou les placent sous la selle de leurs chevaux (voir l’histoire de la domestication du cheval). Le mélange du suint, sur une pluie froide puis le soleil ou la chaleur de la bête provoquant la formation du feutre.

Au paléolithique, l'homme, pour fuir le froid, aurait pu de cette façon découvrir le feutre.

Les fouilles de Catalhäyük en Anatolie (actuelle Turquie) ont dévoilées une tenture murale datant de 6400 ans avant J. C. Au Danemark des fragments de feutre datant de 1400 à 1200 ans avant J.C. ont également été retrouvés.

À l'âge du Bronze on savait déjà associer les techniques de feutrage et de tissage pour en faire des casquettes.

En Russie, dans les montagnes de l'Altaï qui forment la limite avec la Mongolie ont été découvertes, dans des tombes congelées, des pièces de feutre datant du Vème siècle avant J.C. ainsi que des coiffes, des chaussures, des couvertures.

En Chine, les fragments découverts pourrait remonter à plus de 100 000 ans avant J.C.

Curieusement, plusieurs cultures à travers le monde ont des légendes qui expliquent les origines de la confection du feutre :

La légende sumérienne — région antique, située à l'extrême sud de la Mésopotamie antique — prétend que le secret de la fabrication du feutre a été découvert par Urnamman de Lagash.

L’histoire de Saint-Clément et de Saint-Christophe raconte elle que ces hommes auraient tapissé l’intérieur de leurs sandales de laine pour ainsi limiter les risques d’ampoules et fuir la persécution. À la fin de leur voyage, le mouvement, la chaleur et la condensation de la sueur auraient transformé le tapis de laine en chaussettes de feutre.


> Extraits de l’article Le feutre une drôle d’histoire du blog Fil en laine, Le Feutre de la plateforme HISOUR et de l’article Histoire du feutre : ses origines néolithiques publié par Feutrine Express


 

L’Europe

En Europe, le feutre est souvent utilisé dans la création de chapeaux, dans l’art textile et dans les procédés de fabrications industrielles.

Pendant l’époque de la Grèce antique, le feutre était utilisé pour tapisser les murs des villas et des lieux publics prestigieux, ainsi que pour fourrer l’intérieur des casques des soldats.

Dans le même ordre d’idées, les soldats romains utilisaient le feutre pour consolider et matelasser le plastron de leur armure, dans le but d’amortir les coups et de moins transpirer.

Plus au nord dans les pays Scandinaves, le feutre était utilisé principalement pour ses propriétés en isolation thermique, il protégeait du froid et constituait la plupart des couvertures et objets couvrants.

Le qeleshe ou plis, également appelé qylaf'pi lisi' (prej leshi), en albanais signifiant 'laine', est un bonnet en feutre blanc sans bordure porté traditionnellement par les hommes albanais. Il s'est répandu dans tous les territoires habités et fait aujourd'hui partie du costume traditionnel des habitants des montagnes albanaises.

Il est considéré comme un symbole national parmi un grand nombre de communautés. Les dimensions et la forme du chapeau varient d'une région à l'autre.

Pendant la période ottomane, le qeleshe a adopté la forme d’un fez de couleur blanche. C’était le couvre-chef caractéristique des hommes albanais de confession musulmane.

Dans les hautes terres du nord de l'Albanie, la forme est hémisphérique, tandis qu'à Kukës, elle est tronquée. Dans le sud de l'Albanie, le chapeau est plus haut que dans le nord de l'Albanie, en particulier dans les régions de Gjirokastër et de Vlorë, à l'exception de la région des basses plaines de Myzeqe. Le bonnet est fait d'une seule pièce de feutre de laine, généralement blanche, moulée à la forme de la tête.

Cependant, on ne trouve pas de traces de feutre en Amérique précolombienne, ce seraient donc les Européens qui auraient introduit l’usage du feutre dans ce continent.

 

Figure avec un chapeau pileus conique, troisième quart du IVe siècle avant JC, Musée du Louvre, source

Qeleshe - Plis, 3 Albanian boys in traditional hat - Source: Albanian Vintage Photography, people, cities, culture and history

Tapis de selle cérémonial, Europe de l’Ouest, 1720-1750, source


> Extraits des articles Histoire du feutre, Le feutre dans l’industrie part 1, et Le feutre dans l’industrie part 2 publié par Feutrine Express et de l’article Qeleshe Explained du site Everything Explained Today


 

Les différents types de Qeleshe, illustré par Mina Zaka, 1994, source

 
 
 

La révolution industrielle

Une époque favorable à l’utilisation du feutre dans notre quotidien est la révolution industrielle. En effet, ce moment-clé de la création de notre société post-moderne a grandement participé à la production mécanique du feutre ; les hommes ont inventé des processus industrialisés de fabrication du feutre et ont proposé aux consommateurs de grands coupons de différentes épaisseurs.

Ces différentes gammes de feutre ont été également élaborées à partir d’un mélange de fibres synthétiques et de laine travaillée.

La révolution industrielle a permis de professionnaliser et de perfectionner la création de feutre et plus généralement les procédés de feutrage de la laine. La feutrine et le feutre sont donc utilisés dans divers domaines, que ce soit pour la confection de chapeaux, de vêtements, de tapis, de matériaux de protection et d’emballage, dans la création de filtres à air, dans la toiture, dans la création de tentes et de couvertures.

Des couches de feutre empilées créent des sièges à l'intérieur d'un café sud-coréen, source


> Extraits des articles Histoire du feutre, Le feutre dans l’industrie part 1, et Le feutre dans l’industrie part 2 publié par Feutrine Express et de l’article Qeleshe Explained du site Everything Explained Today


 
 

Le capote e capelo de feutre

Une tradition des Açores

Le capote e capelo est une cape avec capuchon noire qui était la tenue traditionnelle des femmes sur les îles des Açores.

  • Les Açores sont un archipel composé de neuf îles volcaniques dans l'océan Atlantique Nord. Elles sont une région autonome du Portugal

    Le capuchon des Açores (en portugais, « Capote e Capelo ») est un vêtement local traditionnel porté jusqu'aux années 1930. La grande cape recouvre la silhouette d’une femme, ne permettant qu’un aperçu de son visage.

    Son origine est controversée, certains pensant qu’il a été apporté par des colons flamands et d’autres qu’il dérivait de manteaux portugais à la mode au XVIIe et XVIIIe siècles.

    Selon Joana Ávila (designer et écrivaine), le capuchon des Açores a été transmis de mère en fille. Il était teint d'un pigment indigo extrait du pastel et était façonné avec des os de baleine, écrit elle sur le site de l’European Heritage Days. À noter : dans les années 1980, les Açores sont passées de l’industrie baleinière à l’observation des baleines.

    L'exportation de la teinture à base de plante est devenue l'un des piliers de l'économie açoréenne. Aux XVIe et XVIIe siècles, le pastel était expédié à des usines de teinture en Flandre.

 
 

La Turquie

Le Kepenek 

Le Kepenek est le nom du manteau utilisé par les bergers et les muletiers en hiver. Il se compose de trois parties, une arrière et deux avant. Il a quatre coutures droites, deux sur l'épaule et deux sur le côté. Il n’a pas de manches ni de fermeture, il est porté sur les épaules et recouvre le corps comme une carapace, laissant sortir le cou et la tête.

C’est un manteau qui dure toute la vie, selon le soin que le berger lui prête.

Le Kepenek est un vêtement indispensable en hiver car il protège les bergers de la pluie et du froid.

De nos jours, il continue d'être produit par des feutrages sur mesure ; un Kepenek pèse environ 8 kg.

Le kepenek traditionnel est l'un des rares produits que les maîtres du feutre dans les villages continuent de fabriquer en adhérant à des méthodes artisanales. Ce vêtement est généralement confectionné sur mesure.

Si un motif souhaite être rajouté sur la cape, la laine est teintée selon la couleur du motif. Les Kepenek peuvent être réalisés avec ou sans broderie. Quelques bergers décident d’y broder leur nom, d’autres brodent la ville et le nom de l'artisan qui a fabriqué le manteau.


> Extraits de l’article Shepherd Kepenek in Konya Felting publié par Millî Folkor


 
 

L‘Asie

L’Iran 

  • La tribu Qašqāʾi est l'une des plus importantes tribus iraniennes vivant dans la province du Fars. Kolah-e Do Gushi est le nom du chapeau traditionnel que les hommes portent. En raison de son poids élevé, il ne tombe pas de la tête en cas de vent et de tempête et peut protéger la tête contre le soleil. Ce chapeau feutré est généralement de couleur gris foncé.

    Selon l'encyclopédie Iranica, après la renaissance des robes ethniques, qui avait été interdite par l’empereur perse Reza Chah Pahlavi de 1928 à 1941, ce chapeau est devenu le symbole du pouvoir, de l'autonomie et de l'identité Qashqai utilisés par tous les hommes de cette tribu.

Enfant Qašqāʾi avec un chapeau traditionnel, source

Qašqāʾi Turk, près de Shiraz, source

  • Cette tribu vit dans l'ouest et le sud-ouest de l'Iran dans les provinces de Lorestan, Kohkiluyeh, Boyer-Ahmad, Khuzestan, Fars, Bushehr, Chaharmahal, Bakhtiari, Hamadan, Ilam et Ispahan. Actuellement, les Lurs sont principalement divisés en deux groupes, ceux qui mènent une vie sédentaire et ceux qui sont nomades, appelés les Baḵtiāri.

    Les Lurs utilisent du feutre pour fabriquer des chapeaux, des tapis, etc. Contrairement aux Turkmènes qui fabriquent des objets en feutre uniquement pour leur propre usage, les Lurs les fabriquent pour la vente, c'est l'un des souvenirs les plus appréciés des touristes visitant leur région.

Un homme Baḵtiāri portant un chapeau en feutre, source

 
  • Šāhsevan est le nom de groupes tribaux issus de diverses parties du nord-ouest de l'Iran, notamment dans les districts de Moḡān et Ardabil, et dans les districts de Ḵaraqān et Ḵamsa entre Zanjān et Qazvin.

    Contrairement aux Baḵtiāri et aux Qašqāʾi du Zagros que nous avons mentionné auparavant, les Šāhsevan vivent dans une zone frontalière accessible et très fréquentée.

    Leur emplacement frontalier et leur histoire diffèrent des autres groupes tribaux nomades d'Iran par divers aspects de leur culture et de leur organisation sociale et économique.

    L’aspect le plus distinctif est leur tente-hutte, l'alačıq hémisphérique recouvert de feutre.

    Cette habitation et d'autres caractéristiques culturelles peuvent être attribuées aux tribus turques Ḡozz d'Asie centrale qui ont envahi l'Asie du Sud-Ouest au XIe siècle.

Alačıq, une yourte iranienne, source

Alačıq, une yourte iranienne, source


> Extraits des articles Men’s costumes in Qashqai tribe du journal Tehran Times, Iranian Lurs Ethnic publié par Tap Persia et Shahsevan écrit par Encyclopædia Iranica

 

Alačıq, une yourte iranienne, source

Alačıq, une yourte iranienne, source

 

Le Turkménistan 

  • Dans le drapeau du turkménistan se trouvent représentées les cinq tribus principales par l’illustration de gul (signifiant fleur en Farsi).

    Ce terme est utilisé pour décrire les motifs octogonaux que l’on trouve sur les tapis. Chaque gul correspond à un motif traditionnel d’une tribu, les Tekké, les Yomut, les Saryk, les Chowdur et les Ersari. Le drapeau montre comment les tapisseries locales, feutrées ou tissées, restent une partie très importante de l’intérieur de l’habitation turkmène.

Drapeau du Turkmenistan, avec les 5 Gul

  • En raison de l'environnement et des conditions de vie traditionnelles des Turkmènes, les tapis en feutre, appelés keche, étaient et sont toujours l'un des éléments les plus nécessaires dans l’habitat traditionnel. Il y a eu une expansion généralisée de la production d'objets ornementés en feutre au Turkménistan. Les tapis en feutre étant en effet abordables et accessibles aux gens ordinaires.

    Des couches de feutre sont utilisées pour recouvrir l'habitation nomade, la yourte, et pour tapisser le sol à l'intérieur de celle-ci. Le feutre est alors utilisé pour produire des tapis de selle et des yapyndja (manteau pour les bergers), ainsi que divers articles ménagers de plus petite taille.

    Les amulettes accrochées à l'entrée de l'habitation étaient également en feutre. Des tapis spéciales de feutre blanc sont également utilisés comme tapis de prière.

    Les ornements du tapis en feutre changent. Ils évoluent continuellement et offrent des variétés infinies tout en conservant le style principal de la composition. Les plus célèbres tapis en feutre du pays proviennent de la tribu des Saryk. Bien que les tapis de la tribu des Yomud soient fins, double face et réputés pour leur qualité supérieure de finition.

    Le feutre turkmène varie considérablement en terme de couleur et d’ornement. De grandes plaques de feutre monochromes ont été fabriquées spécifiquement comme couverture pour les habitations nomades. L'ornement le plus populaire et le plus répandu est le saryichyan, un scorpion jaune.

    L'ancien symbole du soleil, préservé par des ornements colorés de tapis en feutre, est représenté par un cercle jaune ou rouge avec des rayons de lumière qui s'en éloignent. Un autre ornement très populaire que l'on peut trouver sur un tapis en feutre est le daragt (l’arbre de vie). Un autre ornement largement utilisé est le gochak (cornes de mouton).

Tapis de selle iranien, 5e-4e siècle av J.C., source

 
  • La tradition d'orner les chevaux entre les tribus turkmènes remonte à des millénaires. Les Turkmènes aiment beaucoup les courses de chevaux et abordent les préparatifs des célébrations avec engouement.

    Ce savoir-faire se transmet de génération en génération. Le cheval, fidèle compagnon du guerrier nomade, avait autrefois besoin d'une protection fiable contre les flèches et les lames ennemies. Cette nécessité de la guerre se transforma en élément d'adoration.

    Des plaques de métal et des armures transformées en bijoux. L’ensemble des accessoires des chevaux sont appelés les shayi, ce qui signifie ornements de chevaux et comprend le uyon (bride), la govyusbent (sangle de poitrine), le gozlyuk (ornement pour le front) et l’alagayish (colliers d’épaules). 

    La bride est composée de fines lanières avec des plaques d'argent et des pierres de cornaline à la jonction des lanières. L'ornement pour le front consiste d’une longue frange de cuir et de soie, censée protéger les yeux du cheval des insectes. Il est attaché à un bandeau et a également des plaques et des inserts en argent.

    L’Alagayish se compose de deux à trois colliers, de largeurs différentes. Le collier fin est porté en premier. Des colliers plus larges étaient situés autour du cou. Les Turkmènes utilisent également un certain nombre de pendentifs et de cloches.

    Le feutre et la tapisserie brodés sont des éléments très souvent utilisés dans la décoration de chevaux. Les ornements de chevaux pour des cérémonies sont fabriqués avec des matériaux comme de l’or, de l’argent ainsi que des pierres semi-précieuses. Le poids d'un tel ensemble pèse autour de 3-4 kilos.

 

At Shayi, source

Détail d’un At Shayi, source


Selon le proverbe turkmène, il est dit que : « Vous n'avez peut-être pas de cheval, mais vous devez avoir une selle. Si nécessaire, vous pouvez demander un cheval à votre voisin et il vous donnera sûrement le cheval. Mais une selle, c'est un cas différent : même s'il vous la donne, il n'en sera pas trop content ».

La selle d'un nomade vaut en effet plus qu'un cheval.

Aujourd'hui encore, une bonne selle coûte deux fois le prix d'un cheval et peut être utilisée pendant 150 ans. Les artisans et bijoutiers modernes suivent la tradition ancienne de la décoration des chevaux avec une grande fierté.


> Extraits des articles Felt Rug et At shayi (horse decorations) écrits par The Encyclopedia of crafts in Asia Pacific Region

 

Le Kirghizistan

Le peuple kirghize, représentant l'ancienne civilisation nomade d'Asie centrale, fabrique du feutre depuis des temps immémoriaux et l'utilisait dans tous les aspects de sa vie.

Le feutre avait une signification sacrée et jouait un rôle important dans la vie sociale de la tribu kirghize. La yourte, maison portative des Kirghizes, est également recouverte de feutre.

  • L'art de fabriquer du feutre et des tapis en feutre chez les Kirghizes a des racines historiques anciennes remontant à l'ère des premiers nomades, au premier siècle avant J-C. Les tapis de feutre étaient fabriqués pour l'isolation et la décoration de la maison. Ils portaient des fonctions domestiques, esthétiques, magiques et marquantes (indiquant l'appartenance de territoire et de classe), symbolisant le concept de prospérité, de paix et de tranquillité.

    Les tapis de feutre sont faits avec la laine des moutons locaux, tondus en automne et divisés en deux catégories: ala-kiyiz (feutre hétéroclite) et shyrdak (tapis matelassé).

    L'ala-kiyiz est fabriqué selon la technique consistant à faire basculer un motif coloré sur un fond noir unicolore. Il donne à l’ala-kiyiz des formes d'ornement imprévisibles et indistinctes, une douceur aquarellée, une harmonie de couleurs complexe et intégrale.

    Dans la technique shyrdak, le feutre teint est coupé en morceaux et plié par paires, en combinant deux morceaux de couleurs contrastées, puis en coupant des motifs cousus de sorte que le fond et le motif soient de couleurs différentes. Ainsi, une égalité complète de l'arrière-plan et du motif est obtenue. Shyrdak se distingue par un motif clair, un contour mis en évidence, un contraste de couleurs.

    Les tapis de feutre ont toujours été un élément important de la décoration de la yourte, l'habitation nomade des Kirghizes, et correspondaient à sa taille. En règle générale, les tapis avaient la forme d'un rectangle dont les dimensions varient entre 2 × 4 mètres ou 1,5 × 3 mètres.

    Le processus de fabrication de feutre et de tapis de feutre est un facteur de socialisation et d'unification. Dans ce processus, tous les membres de la famille et souvent des parents et voisins y participent. Au cours du travail conjoint, l'expérience et les compétences sont transmises de l'ancienne génération aux jeunes de manière interactive.

    Aujourd'hui, l’ala-kiyiz a presque disparu. Les tapis Shyrdak sont principalement produits pour les marchés touristiques et d'exportation par des artisans des provinces de Naryn et d'Issyk-Kul. Pour cela, certains artisans sont réunis en coopératives.

    Les artisans les plus célèbres sont Janyl Alibekova, Upukan Junushova, Kenzhe Toktosunova, Zhamby Karybekova, Mairam Omurzakova, Zumrad Sakenalieva et d'autres. En 2010, les tapis kirghizes en feutre ala-kiyiz et shyrdak ont été inscrits sur la Liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité à l'UNESCO nécessitant une protection urgente.

Shyrdak, district Atbashy, 2014, source

Femmes pamiriennes kirghizes tratant de la laine, source

Intérieur d’une yourte kirghize avec des tapis faits en feutre

Feutre qui sèche à l’air libre

 
  • Le style vestimentaire traditionnel kirghize est simple et rationnel. Il a été formé en raison des conditions climatiques et naturelles. Pour les Kirghizes montagnards, l'accent était mis sur le maintien au chaud : les vêtements d'hiver étant faits de feutre, de peau et de fourrure d'animaux domestiques et sauvages.

    Les vêtements pour hommes se composent d'une chemise de corps (koinok) et d'un pantalon large (shym) en textile. Les types traditionnels de vêtements pour hommes kirghizes comprennent le kementai (manteau) et le chepken. Les couvres-chefs des hommes sont des calottes (topu et takya), des chapeaux de fourrure (tebetei) et des chapeaux en feutre blanc (ak-kalpak).

Des hommes kyrghizes portant des kementai en feutre et chapan, source

  • L’ak-kalpak est un couvre-chef masculin traditionnel en feutre blanc, associé à de profondes significations d’ordre sacré. On distingue plus de 80 types d’ak-kalpak, ornés de divers motifs qui ont chacun une histoire et une signification sacrée.

    Écologique et agréable à porter, l’ak-kalpak fait penser à une montagne enneigée dont les quatre versants représentent les quatre éléments : l’air, l’eau, le feu et la terre.

    Les quatre arêtes symbolisent la vie, les glands qui se trouvent sur le dessus symbolisent la postérité et la mémoire des ancêtres, et le motif symbolise un arbre généalogique. Facteur d’unité entre les différentes tribus et communautés kirghizes, l’ak-kalpak distingue les Kirghizes des autres groupes ethniques.

    Il permet également de favoriser l’inclusion, notamment lorsque des représentants d’autres groupes ethniques le portent à l’occasion de fêtes ou pendant les jours de deuil pour exprimer leur union et leur sympathie.

Ak-kalpak, chapeau traditionnel pour les hommes Kirghizes, source

Broderie sur un coussin, province de Batken, XXe siècle, source

  • La broderie Saima et la tenture murale tush-kiiz

    La broderie est très populaire et pratiqué par les femmes kirghizes de tous âges, des plus jeunes aux plus âgées. 

    On l’utilise pour décorer les vêtements et couvre-chefs, couvre-lits, rideaux, oreillers et autres objets accessoires comme les sacs, couvertures, pochettes, etc.

    Les maîtres kirghizes brodaient à l'aide de fils de coton, de laine ou de soie de différentes couleurs sur divers tissus, notamment du velours, du coton, de la laine ainsi que du feutre, du cuir et du daim.

Femme kirghize qui brode avec du feutre

  • L'un des meilleurs exemples dans l’art de la broderie est la tenture murale tush-kiiz, répandue dans tout le Kirghizistan.

    Au XIXe siècle, les artisans fabriquaient du tush-kiiz en feutre en le décorant de tissu rouge ou en le brodant avec de la laine teinte. Le Tush-kiiz a une forme rectangulaire, étirée en largeur, encadrée par un large bord brodé sur le dessus et sur les deux côtés. La base de la broderie est un tissu de laine ou de coton foncé, parfois du velours. La partie du milieu, non cousue, du tush-kiiz était faite de soie brillante, moins souvent de velours, de peluche et de brocart. La partie transversale du bord brodé appelés tumarcha.

    Le Tush-kiiz est toujours brodé par une femme en cadeau à son fils ou sa fille. Chaque tush-kiiz est unique et représente la mémoire sacrée d'une mère au sein d'une famille.


 

La Mongolie

Shirdeg, tapis feutré

Le tapis en feutre est utilisé par les Mongols depuis des millénaires et s'est transmis de génération en génération. Chaque membre de la famille a son propre tapis qu’il ne peut partager avec les autres membres de sa famille ou avec des invités, car il a été fabriqué spécialement pour chacun d'eux.

Lorsque un bébé nait, il doit être porté sur un tapis de feutre appelé shirdeg juste après être sorti du ventre de la mère.

Le tapis en feutre peut également être utilisé de différentes manières dans la vie de tous les jours. Par exemple, il peut être utilisé à l'extérieur comme une couverture à transporter et à l'intérieur comme tapis ou housse de siège et de canapé. Il peut également être utilisé comme décoration murale lorsqu'il est pas trop lourd.


> Extraits de l’article Shirdeg (felt rug) écrit par The Encyclopedia of crafts in Asia Pacific Region

 

Shirdeg, source

Femme mongole qui coud avec du feutre, source

 

Recueil de photographies du processus de création du Kepenek

FIN


Ressources autour de la thématique

lafondamentale


Livres


Quel avenir pour le feutre? 

par Marie-Christine Biet

Parution : 01/03/2010

dans le magazine : Ateliers d’art, N° 86, p. 18-25

Editeur: Ateliers d’art

 

Feutre : fibre, art et technique

par Richard Keller

Editeur: Dominique Guéniot

Parution : 1990

Nombre de pages : 32p

Le feutre dans l'Afghanistan moderne

par Bernard Dupaigne

Parution : 1977

dans le magazine : Bulletin de liaison du CIETA, n° 46, p. 21-24

 

Feutre : Ateliers de création contemporaine. Agofroy, Briggs, Szekely

par Jean-Marie Le Sidaner

Parution: juillet 1987

Nombre de pages: 32p

Editeur : l’Atelier Graphique

Chéchia : le bonnet de feutre méditerranéen 

par Mika Ben Miled

Editeur : Cartaginoiseries éditions

Parution: 2016

Nombre de pages : 181p

 

Kyrgyz shyrdak 

par Stéphanie Bunn

Parution: 1995-1996

dans le magazine : The textile museum journal, vol. 34 et 35, p. 74-91

Editeur : Schneidereith & sons

La yourte mongole : une maison de bois et de feutre, un univers en miniature 

par Fabienne Tisserand 

Parution : juillet-août 2000

dans le magazine : Le journal du bois, n° 59, p. 20-23

Editeur : Bois éditions

 

Felt making now : the exciting revival of an ancient technique 

par Beverly Gordon 

Parution : novembre-décembre 1979 

dans le magazine : Fiberarts, vol. 6, n° 6 , p. 43-47

Editeur : Rob Pulleyn


Personnalités expert•e•s


Llanatura

Le projet Llanatura est un projet incroyable porté par Eugenia Marcote et Gemma Salvador, deux femmes dont la somme de leur attirance pour les moutons et leur laine, le besoin inné qu’elles ont de se connecter avec la nature et leur courage d’entreprendre, les ont menés à la création de la seule filière lainière d’Espagne à maîtriser et produire l’ensemble du cycle de transformation et de valorisation de la laine de manière 100% locale. À Majorque !

Depuis des millénaires, la laine produite par les moutons, les alpagas, les chèvres ou les lapins angora sont utilisées par l’homme pour se vêtir et s’abriter. Chaque année, la laine repousse après la tonte et sa production demande peu d’énergie : les moutons sont élevés en plein air, leur élevage contribue à l’entretien des zones de montagne, des terrains difficiles et à la lutte contre l’embroussaillement de régions.

Avec la découverte des fibres synthétiques et les évolutions des modes de vie, la laine a été peu à peu oubliée et négligée au point qu’en Europe, de nombreux pays ne possèdent plus les savoirs-faire pour la transformer et la valoriser. Le projet Llanatura c’est donc, avant tout, la préservation du métier d'artisan lainier en Europe. Une filière en voie de disparition.

Llanatura, Inca, Majorque

https://llanatura.com/


Lily Latifi

Lily Latifi est une designer spécialiste des matériaux souples (tissus techniques, feutre, mousse, moquette...).

Elle intervient dans les projets d'architecture d'intérieur pour résoudre les problématiques de ses clients en rapport avec la luminosité, la visibilité, la modularité, le confort thermique et phonique de leurs espaces.

Lily Latifi utilise très souvent du feutre dans ses propositions d’architecture d’intérieur. Elle a créé des cloisons mobiles, des panneaux coulissants, des rideaux et des parois pliantes en feutre.


Revêtements


FilzFelt est une entreprise qui produit du feutre 100 % laine de fabrication allemande dans plus de soixante couleurs et cinq épaisseurs. Leur feutre de laine est de haute qualité, respectueux de l'environnement, disponible dans une grande variété de couleurs.

Combinant un support composite en liège naturel et un feutre composé à 100% de laine naturelle, deux matériaux connus pour leurs propriétés acoustiques, la collection de revêtement mural Index Dimensional offre un habillage dynamique sur les murs.